Focus sur le Japon
Elle s’appelle Ayaka Yoshida et elle est menacée de mort. Ces menaces de mort, elle les a reçues par millier dans sa boîte email. Un véritable cyberharcèlement qui est loin d’être anodin et qui secoue la femme politique qu’elle est. Il n’y a aucune bonne raison au cyberharcèlement, rien qui ne puisse le justifier. Mais on peut parfois identifier d’où il a pu émergé et de qui il le fait. En l’occurrence, on a pu identifier le fait déclencheur de cette vague de haine et de ces milliers de menaces. Il s’agissait d’un simple message posté sur X par Ayaka Yoshida, élue communiste de la préfecture de Mie au Japon. Un simple message où elle suggérait de mettre des protections périodiques à disposition dans les lieux publics, comme c’est déjà le cas pour le papier toilette. Il n’en fallait pas plus pour réveiller les réseaux masculinistes et misogynes japonais. En quelques heures, c’est un déferlement. Et derrière ça une volonté : la faire taire et la faire cesser ses activités politiques comme le relate L’Humanité. Cette violence n’est pas isolée à l’égard des femmes politiques au Japon, notamment lorsqu’elles s’attaquent à des sujets féministes.
Et ce n’est pas leur faible représentation et participation à la vie politique locale qui pourra améliorer les choses… En effet, les femmes représentent à peine 16 % des député·es à la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement) en 2024, soit 73 élues sur 465 sièges — un chiffre en légère hausse, mais toujours l’un des plus bas parmi les pays dits industrialisés. Le Japon reste ainsi en queue de peloton des pays du G7 en matière d’égalité politique, occupant la 118e place sur 146 au classement mondial de l’écart entre les sexes du Forum économique mondial. Du côté du gouvernement, la situation est tout aussi préoccupante : en octobre 2024, seules deux femmes figuraient parmi les 20 ministres nommés par le Premier ministre Shigeru Ishiba, contre cinq dans le cabinet précédent. Une régression qui en dit long sur la difficulté persistante pour les femmes d’accéder aux responsabilités politiques.
Pourtant, des tentatives ont été faites. En 2018, le Parlement japonais a adopté une loi visant à promouvoir une représentation équitable des femmes et des hommes en politique. Mais cette loi reste purement incitative, sans mécanisme contraignant ni sanctions. Résultat : peu de changements concrets. Des associations féministes et quelques figures politiques courageuses, comme Ayaka Yoshida, tentent de faire bouger les lignes, souvent au prix de leur sécurité. Le harcèlement, les menaces et l’isolement restent le lot commun de celles qui osent prendre la parole sur des sujets tels que les droits sexuels et reproductifs ou l’égalité. Dans un système encore fortement patriarcal, ces voix féminines sont perçues comme des intrus qu’il faut faire taire.
Et la tendance est loin de s’inverser. Dans un contexte international marqué par un backlash contre les droits des femmes des personnes LGBTQIA+ et l’arrivée au pouvoir de masculinistes dans de nombreux pays, le Japon n’est pas une exception. En France aussi, la parité parlementaire recule : l’Assemblée nationale comptait 39 % de femmes en 2022, contre 38,5 % en 2024. Des chiffres en apparence stables, mais qui traduisent un essoufflement des dynamiques paritaires, et l’absence de mécanismes permettant d’éviter les reculs en arrière. Cette stagnation, voire ce recul, est un signal inquiétant : les conquis en matière d’égalité ne sont jamais garantis, et sans mobilisation, ils peuvent disparaître aussi vite qu’ils ont été obtenus.
Dans un rapport du Forum économique mondial sur les inégalités de genre, datant de 2018, le Japon était classé 110ème sur 149. La France quant à elle arrivait 12ème. Lorsque l’on évoque le Japon, l’un des clichés les plus tenaces réside dans cette phrase que l’on retrouve dans presque tous les guides touristiques et autres articles : « Le Japon, entre tradition et modernité ». Telle est la réputation du Japon, un pays ultra moderne, une locomotive économique mais aussi une société marquée par le respect des anciens et une Histoire secrète et mystérieuse, d’autant qu’avant l’ère Meiji (1868-1912), le Japon vivait replié sur lui-même, ses frontières fermées aux étrangers et influences étrangères.
Cliché ou pas, il est évident que cette fameuse tradition joue un rôle majeur dans les inégalités de genre au Japon. Les rapports entre les femmes et les hommes au Japon repose sur une répartition des rôles extrêmement forte. Aux hommes, l’obligation de travailler pour ramener de l’argent dans le foyer. Aux femmes celui de tenir la maison, d’élever les enfants et de s’occuper des parents âgés. Et il est vrai que l’image de la femme japonaise reste celle d’une femme discrète et soumise, et surtout satisfaite du rôle que la société lui a désigné. Encore maintenant cette répartition reste tenace et place les femmes et les couples dans des situations difficiles, d’autant plus qu’elle est profondément ancrée dans l’éducation et rend alors difficile toute remise en cause du sexisme. Pendant longtemps, alors que les débats féministes enflammaient les pays d’Europe et les Etats-Unis, le sujet existait peu au Japon. Les femmes elles-mêmes avaient du mal à remettre en cause cet état de fait.
C’est dans le monde du travail que les inégalités sont les plus violentes et les plus difficiles. En effet, si 70% des femmes japonaises travaillent, près de 50% cessent toute activité à la naissance de leur premier enfant. La pression sociale est si forte que nombre de femmes préfèrent démissionner et reprendre une activité une fois les enfants devenus grands. Cela a donc un énorme impact sur leur carrière et alors même que le Japon est un pays extrêmement industrialisé, les femmes sont seulement 13% à occuper des postes à responsabilité. Certains secteurs comme la médecine, l’automobile et l’industrie sont presque exclusivement masculins.
Dans un monde du travail où les heures supplémentaires et la flexibilité sont essentielles, les femmes sont doublement pénalisées, tiraillées entre l’éducation des enfants et leur carrière. La maternité est aussi très mal vue dans les entreprises japonaises, au point qu’il existe même un terme « matahara » (pour Maternity Harassment) pour évoquer la pression et le harcèlement que les femmes enceintes et les jeunes mères subissent au travail. Il existe pourtant bien un congé maternité mais la loi n’est pas contraignante et il n’est pas rare que les femmes ne retrouvent pas leur poste à leur retour. Elles ne sont donc que 17% à y avoir recours.
Cette exclusion des femmes est insidieuse, elle peut être aussi parfaitement orchestrée. En 2018, un journal japonais a révélé que depuis 2006, une prestigieuse université de médecine de Tokyo falsifiait les résultats des filles pour s’assurer que le nombre de candidates n'excède pas 30% des étudiants. Cette révélation a fait scandale autant que l’argument avancé par l’université en question : les femmes seraient moins fiables que les hommes et démissionneraient plus fréquemment. Le fameux serpent qui se mord la queue, puisque si les femmes démissionnent ce n’est pas parce qu’elles sont pas fiables mais parce qu’elles n’ont pas toujours d’autres choix.
L’arrivée au pouvoir de Shinzo Abe au début des années 2010 a marqué un tournant pour les femmes japonaises. Sans doute plus motivé par la pénurie de main d’œuvre et une forte dénatalité, le premier ministre japonais a décidé de « faire briller la femme japonaise » et a donc entrepris une série de réformes visant à alléger le monde du travail et surtout de mettre l’accent sur la promotion des femmes à des postes à responsabilité. L’objectif affiché était d’atteindre 30% de femmes dans des postes d’envergure. L’échéance a été repoussée à 2030 ce qui en dit assez long sur la lenteur du process. Néanmoins, cela a permis de faire bouger les lignes et depuis 2017 le « haramata » est puni par la loi et les femmes elles-mêmes se mobilisent. En 2019, la militante féministe Yumi Ishikawa a lancé le mouvement #kutoo pour protester contre l’obligation pour les femmes de porter des talons hauts dans les entreprises japonaises. Le mouvement a été extrêmement suivi sur les réseaux et marque une rupture profonde avec des coutumes traditionnelles et tacites concernant les tenues que doivent porter les femmes au travail.
L’image de la femme japonaise reste très figée et l’on promeut encore l’image d’une femme menue, fine et discrète au service de son mari. Ce qui impacte d’ailleurs leur accès au soin et à l’égalité sexuelle, puisque les femmes ont très peu recours à la pilule comme moyen de contraception par crainte de devoir dévoiler leur sexualité dans le cabinet du gynécologue.
Il est toujours difficile de juger une société que l’on connaît peu et depuis un point de vue situé le plus loin possible. Si les inégalités de genre sont importantes au Japon, et si l’on peut avoir l’impression que les idées féministes y circulent de manière moins importantes et moins efficaces qu’en Europe, le Japon a, malgré tout et comme tous les pays, une histoire de lutte féministe importante. Et au Japon comme ailleurs, la politisation reste la clé d’une émancipation pérenne.
Depuis des décennies, les fables écologiques d’Hayao Miyazaki et les paysages magnifiques de ses films, bercent les imaginaires. Le Japon y apparaît complexe mais aussi à la pointe sur les questions environnementales. La réalité est toute autre.
Même si le pays du soleil levant est tristement connu pour sa pratique de la chasse à la baleine, on ne pourrait pas imaginer que le reste des luttes écologiques passent à la trappe. C’est pourtant le cas. Les rues sont propres et les japonais·es sont respectueux·ses de leur écosystème immédiat. Or, les déchets au Japon ne font pas l'objet de tri ou de seconde vie. Le plastique est omniprésent ; des distributeurs de boissons occupent tous les coins urbains et ruraux. Les gourdes n’existent pas ; l’eau du robinet, potable et au bon goût, est peu utilisée hors du domicile. Dans les rues japonaises, vous ne trouverez pas de poubelles, les japonais·ses ramenant systématiquement leurs déchets chez elleux. Cette pollution massive devient invisible. De plus, contrairement à l’Europe, le plastique à usage unique n’est pas interdit. C’est donc la foire aux emballages : plastique autour d’une seule banane ou d’une seule fraise, plastique envahissant les konbinis, sacs en plastique pour les achats, plastique pour éviter que son parapluie goutte dans un lieu… La surconsommation a remplacé le minimalisme japonais.
Autre pollution, celle de l’air. Les rues sont envahies de voitures thermiques. Malgré des transports en commun plutôt efficaces, des routes 4 voies sont présentes partout, du centre-ville de Tokyo aux confins d’Hokkaidō. Les vélos prennent peu de place dans les déplacements même si la voirie est aménagée et permet facilement la pratique. Quelques villes comme Hiroshima inversent la tendance, mais elles restent minoritaires. Enfin, la vitesse n’est que peu respectée, les particules fines sont alors d’autant plus rejetées.
On sait que les produits animaux sont très polluants, de leurs productions à leurs transports, mais là encore, le Japon fait défaut. Le végétarisme ou véganisme n’existent quasiment pas. C’est le parcours du combattant pour trouver des plats sans viande ou poisson, la moindre soupe contient des bouillons de graisse animal. Le poisson et les crustacés restent rois de l’assiette, mais la consommation de viande ne fait qu’augmenter. Aucune communication de santé publique ou écologique n’est présente dans les rues.
Niveau changement climatique, le Japon n’est pas en reste. Ces 5 dernières années, le Japon a connu des records de chaleur, mais aussi de pluie. Le pays a un climat très varié, l’étendue de celui-ci ayant des latitudes du Québec à Cuba. Mais l’île d’Honshu, la plus grande et centrale, voit son climat se tropicaliser, toujours plus humide. Les îles japonaises sont aussi soumises à la montée des eaux et au retrait de côtes. Les aléas, tels que les tempêtes ou typhon, sont plus fréquentes et plus violentes. Les japonais·ses pourtant connu·es pour leur résilience aux catastrophes naturelles semblent étrangement sourds à la crise climatique.
D’après le projet Borgen, une ONG étatsunienne qui combat la pauvreté, la forte pression de la société sur les familles monoparentales est une des causes principales de leurs difficultés. Le Japon détient l’un des pires records des pays de l’OCDE en ce qui concerne les familles monoparentales. Elles sont à 90% gérées par les mères et plus de la moitié d’entre elles vit sous le seuil de pauvreté.
Lire l'article en ligne : https://popol-media.com/article/au-japon-elles-sont-les-grandes-oubliees/
Le 6 août 1945, la bombe Little Boy était larguée dans le ciel d’Hiroshima. C’était la première fois de l’histoire qu’était utilisée l’arme atomique dans une guerre. L’explosion a tué instantanément près de 70 000 personnes. Sur une population de 310 000 habitant·es, 140 000 d’entre elles succombèrent aux blessures, brûlures et autres atrocités. Les années suivantes, les complications médicales et les cancers ont explosé, portant le nombre de mort·es à près de 250 000 (Hiroshima et Nagasaki).
Les bombes touchent de façon indiscriminée les personnes, femmes, enfants et vieillard.es compris.
Cette catastrophe exceptionnelle de par sa violence et son horreur a entièrement transformé la ville, qui a dû se reconstruire, tout comme le peuple japonais. Hiroshima est devenu un symbole mondial de paix et de lutte contre l’armement nucléaire.
Malheureusement, l’histoire est une fois de plus oubliée et se répète. Aujourd’hui, les guerres sont à leur plus haut niveau depuis 1964 et les menaces d’usage d’armes atomiques se multiplient. Le bilan du génocide se déroulant à Gaza approche tristement celui d’Hiroshima avec près de 60 000 mort·es et autant de bombes lâchées que l’équivalent en puissance de la Bomb-A. Comme la ville japonaise à l’époque, Gaza est entièrement détruite, il n’y a plus d’infrastructures ou d’accès aux besoins essentiels. Cette destruction systématique est un domicide soit un crime de guerre. Le monde ne se rappelle plus des photos d’enfants iradié·es et du sentiment d’effroi que cela provoquait. En 1959, le film de Resnais, Hiroshima mon amour provoque le scandale et l’indignation. En 2025, “No Other Land”,des palestiniens Basel Adra et Hamdam Ballal, et Black Box Diaries de Shiori Itō, sont censurés au Japon, en Israël, aux Etats-Unis, et même en France.
L’Europe de 2025 semble dépassée par les évènements, peu de pays prennent de positions géopolitiques fortes, mais tous se lancent dans des stratégies guerrières. Les dépenses publiques pour le réarmement militaire s’envolent malgré les « dettes », au détriment des autres services publics essentiels comme l’hôpital, l’école ou l’écologie. Les 27 sont désunis et regardent plus leur nombril que ne réfléchissent à une stratégie de politique étrangère commune. Le hongrois Orban reçoit un criminel de guerre sous mandat d’arrêt international et défit l’union qui reste muette. Pendant ce temps, les médias français sont, comme à leur habitude, obnubilés par Marine Le Pen et donnent des tribunes à l’extrême droite qui discrédite l’autorité indépendante de la justice. Trump modifie l’ordre économique mondial et nous rappelle que l’économie capitaliste dirige le monde, que les Etats n’ont pas de vision à long terme pour sortir de ce piège libéral. L’ONU n’est plus qu’une voix inaudible, sans pouvoir. Les humanitaires et leurs causes sont oubliés.
Comment en sommes-nous arrivés au point où la mort d’enfants et de femmes est devenu un sujet mineur dans les conversations ? A quel moment avons-nous accepté que nos politiques soient autant déconnecté·es du monde réel et n’aient plus d’humanité ? Quand est-ce que l’Europe est devenue une coquille vide où seul le marché du libre-échange est la boussole de son fonctionnement ? Le chaos démocratique et la montée du fascisme sont-ils notre seul futur ?
L’histoire n’est plus, seul le présent semble compter. Pourtant, nous devons nous souvenir des horreurs guerrières. Pendant les sept dernières décennies, l’Europe et le Japon ont réussi à maintenir une place dans la diplomatie mondiale et faire entendre leurs voix pour éviter les guerres sur leurs territoires ou dans le monde. On peut pertinemment se demander s’il existe encore un futur pour ces anciens organes pacifiques.
La guerre n’est pas un défi ; le vrai défi a toujours été de maintenir la paix.
À regarder
Black Box Diaries, documentaire de Shiori Ito
La vague #MeToo ne semblait pas avoir déferlé sur le Japon. Or, le documentaire de Shiori Ito nous démontre le contraire, de façon surprenante, explosive, violente et surtout…documentée. C’est en 2025, avant l’affaire Weinstein, que la réalisatrice et journaliste dénonce le viol et les VSS qu’elle a subi. Elle a 25 ans, elle cherche un emploi de journaliste; son agresseur n’est autre que Noriyuki Yamaguchi, directeur du bureau américain de la chaîne télévisée TBS, journaliste reconnu et proche du Premier ministre japonais de l’époque Shinzo Abe. Shiori Ito mènera alors un combat sans fin pour faire reconnaître son agression et faire arrêter le prédateur sur lequel elle est tombée. C’est donc l’histoire d’une David contre un Goliath qui rappelle tristement la situation de Florence Porcel contre PPDA en France. La jeune journaliste s’attaque non seulement à une figure dominante des médias, mais aussi à tout le système politique et judiciaire japonais qui passe sous silence les victimes et protège les bourreaux. Au Japon, le silence est de plomb. Pour preuve, alors que Black Box Diairies a été sélectionné cette année aux Oscars dans la catégorie des meilleurs documentaires et a reçu un succès critique énorme, celui-ci est banni dans son pays et censuré dans beaucoup d’autres. Raison de plus pour essayer de le voir et soutenir le travail et le courage indéfectible de Shiori Ito.
The Queen of the Vilains, Netflix
On connaît le Japon pour ses sumos, ses ninjas ou encore le baseball, sport star du pays. Pourtant, le Japon a une histoire incroyable avec le catch féminin! C’est dans les années 80 que la catcheuse professionnelle Dump Matsumoto déboule sur le ring et lance l'engouement pour ce sport féminin. La série Netflix nous embarque dans l’histoire folle de ces jeunes femmes japonaises qui rêvent de devenir des lutteuses. Au visionnage de ce docu-fiction, on explore même les faces sombres de l’exploitation des femmes, la marchandisation des corps, du jeunisme ou de la création de ce qu’on pourrait comparer aux idoles K-pop. Il y a aussi la notion typiquement japonaise du Yin et du Yang, dont l’opposition des “gentilles” et des “méchantes” en est l’incarnation. C’est drôle, c’est dépaysant, c’est aussi tendre et intergénérationnel. Un bon moment pour se reconnecter avec nos souvenirs du Club Dorothée en regardant 5 épisodes captivants.
À lire
Tokyo Crush, Vanessa Montalbano, Collection Proche
Sur un coup de tête, Vanessa Montalbano prend un aller simple pour le Japon. Elle découvre la vie de célibataire à Tokyo et le monde ultra-codifié du dating. Sur les applications de rencontre japonaises, on date selon son plat préféré, la forme de son visage ou même... son groupe sanguin ! Avec fraîcheur et délicatesse, la trentenaire expérimente les love hotels, ces lieux déjantés pour couples éphémères, et fait la rencontre de la star des hosts, ces hommes de compagnie décomplexés. Un récit qui se lit avec curiosité et enthousiasme !