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Elections européennes en 2024, cancel culture & culture du viol, science-fiction & domination, 4 milliards de votes, etc. !

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11 min ⋅ 03/01/2024

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2024 : des élections féministes pour l’Union Européenne ?

La prochaine fois que nous nous rendrons aux urnes, ce sera pour désigner nos représentant·es au Parlement européen (PE) , l’instance la plus démocratique de l’Union européenne. Car en effet, cette institution est la seule à accueillir des responsables politiques directement élu·es par les citoyen·nes européen·nes. Compte tenu des enjeux et de l’impact des décisions de l’Union européenne sur nos quotidiens, on pourrait se dire qu’il s’agit d’une élection relativement importante. 

Pourtant, depuis 1979 (année depuis laquelle le PE est directement élu), le taux de participation aux élections européennes ne cesse de s'effondrer avec pour conséquence, une installation durable de l’extrême-droite dans ses rangs. À en croire les récents sondages, la tendance n’est vraisemblablement pas prête de s’inverser étant donné que le parti de Marine Le Pen pourrait obtenir 31% des suffrages (+ 8% par rapport à 2029), selon un sondage réalisé par Odoxa pour Public Sénat le 19 décembre dernier. Si l’on ajoute à ça les intentions de vote en faveur de Reconquête et de Debout la France, on arrive à 42% des suffrages…  Bref, même s’il est difficile de se projeter à ce stade et que les sondages ne reflètent pas toujours la réalité, il y a quand même de quoi s'inquiéter. 

Est-ce que l’on peut imaginer pouvoir inverser la tendance en nous mobilisant ? Peut-on compter sur la gauche pour réussir à contrecarrer ces prédictions ? Encore une fois, difficile à dire mais l’on peut s’autoriser à imaginer des alternatives à ce funeste scénario. D’autant que les enjeux et les challenges ne manquent pas en cette fin d’année. À quoi pourrait ressembler une Union européenne (UE) féministe ? Une UE qui ferait tout pour empêcher un génocide ? Une UE qui ne laisserait pas les personnes mourir à ses frontières ? Une UE qui protégerait les plus vulnérables ? Une UE décoloniale ? 

Alors que le monde autour de nous n’en finit plus de sombrer, et que la question de notre impuissance et donc de la nécessité de se réengager se pose, que faire ? Faut-il ou non investir le politique ? Faut-il ou non investir  les institutions pour porter le projet féministe ou faut-il rester en dehors ? La question est légitime, notamment pour l’Union européenne qui est une organisation pro-capitaliste et pro-libérale dans son essence même. Mais en attendant d’avoir une réponse, il semble important de tout faire pour empêcher que les pires décisions soient prises et mises en œuvre. Car si nous ne faisons rien, si nous nous ne mobilisons pas avec le peu d’outils que nous avons, alors le terrain sera occupé par d’autres dont le projet politique est éminemment dangereux pour de nombreuses personnes. 

Certain·es se mobilisent et des initiatives fleurissent aux quatre coins de l’Union européenne pour proposer une alternative désirable mais, dans le marasme actuel, leurs voix semblent peu audibles. Pourtant, il est fondamental de ne pas se résigner comme il est fondamental de ne pas baisser les bras et de se croire vaincu·es. Refuser le scénario que l’on cherche à nous imposer, c’est déjà résister. Alors en 2024, tâchons de croire en notre pouvoir collectif, tâchons de nous rencontrer, de discuter pour construire ensemble une véritable alternative ! Et Popol sera de la partie, vous pouvez compter sur nous ! 


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Cancel culture et culture du viol : en 2024, on ne baisse pas les bras !

« Parfois je pense aux hommes qui pleurent leurs réputations détruites après que des femmes ont dénoncé les violences où les mauvais traitements dont ils se sont rendus coupables envers elles. Ils semblent choqués par de telles conséquences (…) Je pense aux procès qu’ils intentent, à leurs éditos indignés, à leurs votes secrets et aux autres hommes qui leur murmurent soutien et compassion, les testicules ratatinées à l’idée d’être les prochains à devoir affronter les conséquences de leurs actes. « C’est une chasse à l’hommes ! » clament-ils. Je pense à ces hommes et je me dis « Ha ! » La plupart du temps, je n’y vois vraiment rien de drôle. » (Melissa Febos, Être fille).

Entre autres réjouissances, la fin de l’année 2023 a été marquée par le scandale qui a entouré la diffusion de l’émission Complément d’enquête où l’on voit l’acteur Gérard Depardieu sexualiser une fillette de 11 ans et son inévitable corollaire : une tribune signée par de nombreuses personnalités du cinéma appelant à « ne pas effacer Gérard Depardieu » et dans ce cas-là, le soutien d’Emmanuel Macron, dont la grande cause du quinquennat était, rappelons-le, la prévention des violences faites aux femmes. Outre que cette affaire souligne à quel point le chemin qu’il nous reste à parcourir pour que les victimes de violences sexuelles soient enfin entendues est long et semé d’embûches, elle met en lumière deux des grands arguments qui soutiennent la culture du viol en France (et ailleurs) : primo, les femmes sont des foldingues revanchardes qui une fois répudiées n’auraient de cesse de détruire la réputation d’un honnête homme et/ou d’un « génie » (sic) du cinéma (ici en l’occurrence un type qui, affublé d’un faux nez, déclame du Edmond Rostand) et deuzio, il faut séparer l’homme de l’artiste et se garder des méfaits de la fameuse « cancel culture ».

C’est sous ce signe que les signataires de la tribune de soutien à Gérard Depardieu se sont placé·es : « N’effacez pas Gérard Depardieu ». La « cancel culture » est un terme importé des Etats-Unis et le plus souvent relayé par la droite et qui illustre une pratique qui vise à dénoncer des individus, des institutions ou des œuvres dont les comportements ou le contenu seraient répréhensibles. L’individu ou œuvre incriminé·e fait alors l’objet d’un boycott afin de l’effacer du débat public. Certains, le plus souvent à droite, considèrent la cancel culture comme une vile censure et une manière de nuire à un individu ou un déni de culture, d’autres pourraient y voir au contraire une nécessaire reconnaissance de la domination subie et une contextualisation indispensable des œuvres et des faits. Le terme s’est en effet popularisé en France pour dénoncer le déboulonnage des statues qui a suivi le mouvement Black Lives Matter et qui s’est poursuivi aussi dans les débats autour des retraductions de certains romans comme Autant en emporte le vent ou Dix petits nègres d’Agatha Christie dont le titre a été changé pour Ils étaient dix. Si le débat est toujours intéressant, la levée de bouclier provoquée par ces changements est assez révélatrice d’une certaine forme de peur et d’aveuglément. Les pourfendeurs de la cancel culture oublient souvent que ce qu’ils appellent « autodafé », « censure », « déni », « communautarisme » s’inscrit souvent dans un travail de mémoire et de contextualisation mené depuis bien longtemps par des associations et dont le but est de rappeler à l’Etat et aux institutions leur rôle nécessaire dans la construction d’un roman national qui justement cesserait de censurer les rebondissements jugés moins glorieux.

On pourrait s’étendre longuement sur les fantasmes charriés par la peur de la cancel culture, sur ces vies et ces carrières prétendument détruites. Certains mauvais esprits (dont nous sommes) pourraient aussi trouver ironique (et consternant) que la lutte contre la cancel culture, censée protéger notre belle et bonne culture, n’est qu’une gigantesque machine à transformer le moindre tâcheron en génie de son temps. On pourrait aussi pointer l’éternel étonnement de l’homme de pouvoir lorsqu’il comprend que, comme tout un chacun au cours de sa vie personnelle et professionnelle, il doit affronter les conséquences de ses actes. 

Le fait est que cet argument est brandi pour invisibiliser la parole des victimes, pour nier leurs souffrances. Aujourd’hui en France 16% des Françaises et des Français ont été victimes de violences sexuelles (source : Nous toutes), que seulement 1% des plaintes pour viol sont instruites, qu’au 26 décembre 2023, 102 femmes et 18 enfants étaient mort·es sous les coups de leur conjoint et père.  C’est cela qui est grave. Si la fin 2023 nous a donné l’impression d’un retour aux années 30, nous ne baisserons pas les bras en 2024 et continuerons de faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité.  

Bonne année 2034 !

La science-fiction dans toutes ses formes notamment dans les objets cinématographiques ont souvent traité de l’idée que le monde, tel que nous le connaissons, va s’effondrer. Alors, l’espèce humaine survivra dans un territoire post apocalyptique, peuplé de monstres mutants cannibales ou elle empruntera la voie spatiale afin de coloniser une autre planète vivable sous peine d’errer dans la nuit infinie.

Aujourd’hui, la crise écologique et climatique devient un sujet récurrent dans les œuvres de science-fiction. Il y a les catastrophistes comme Don't’ look up, Soleil Vert (must to see) ou l’épisode 6 de la saison 3 de Black Mirror parlant de la disparition des abeilles remplacées alors par des robots. Il y a les lyriques et optimistes comme Interstellar, les œuvres de Hayao Miyazaki dont Nausicaa de la Vallée du vent et Princess Mononoke, ou encore le petit bijou de chez Pixar, Wall-E. Il y a celles qui font un lien avec la mise de côté d’une certaine partie de la population : Gunnm, le manga de Yukito Kishiro parlant de la ségrégation géographique entre les plus riches et les plus pauvres ; la trilogie de Margaret Atwood, La Servante Écarlate, détaillant la diminution de la fertilité à cause de la crise écologique et les répercussions sur les femmes ; ou encore, la toute nouvelle série norvégienne, the Fortress, où une Norvège auto-suffisante s’emmure contre toute immigration.

Dystopie, utopie ou uchronie, toutes ont un point commun : les pauvres, les femmes+ et les espèces animales seront les sacrifiées de ces catastrophes climatiques imaginées et seront exploité·es dans la survie ou la reconstruction d’une humanité nouvelle.

Malheureusement, c’est là où la réalité collusionne avec la science-fiction. Même dans des futurs proches ou éloignés, la reproduction des normes patriarcales et socio-économiques perdure. Pas besoin d’aller très loin pour en trouver la cause. Sauf Margaret Atwood, qui dénonce justement la condition possible des femmes si leurs droits actuels ne sont pas sanctifiés, la science-fiction est écrite principalement par des hommes, aisés et blancs. Même l’excellent Ministère du futur, de Kim Stanley Robinson a du mal à sortir de cet écueil.  Pourtant, je le rappelle certainement pour la centième fois de l’année 2023 et la 1ère fois de 2024, la transition écologique ne pourra se faire sans les femmes+ et les populations les plus précaires car, non seulement elles sont les plus impactées par le changement climatique, mais elles sont aussi les plus actives au quotidien pour lutter contre la crise environnementale, que cela soit subi ou volontaire.

La reproduction des codes du vieux monde dans les nouveaux imaginaires nous amène à valider certaines prémonitions de la science-fiction déjà visibles à notre époque. L’excellente enquête du New Yorker, datant de 2017 explique : « Les super-riches se préparent à l’apocalypse. De nombreux milliardaires, souvent issus de Tech et de la Silicon Valley, investissent des fortunes dans ses résidences censées les protéger en cas d’apocalypse climatique ou nucléaire. Une tendance de fond inquiétante surtout venant de la part d’entrepreneurs en pointe sur les technologies du futur. ».  Mark Zuckerberg, en tête de liste, a dépensé 250 millions de dollars pour son bunker de luxe à Hawaï. Récit très proche de, Meurtre au bout du monde, l’excellente série de la tout aussi géniale Brit Marling (The OA), qui décrit avec précision cette nouvelle lubie empreinte d’éco-anxiété.

Autre exemple qui a un impact sur les générations actuelles de femmes mais surtout sur les futures : le retour de la politique nataliste et la restriction des droits de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Le 24 juin 2022, la Cour suprême des Etats-Unis annulait un arrêt fédéral, Roe vs Wade, qui garantissait depuis 1973 le droit d’avorter sur tout le territoire. Depuis, 14 Etats ont interdit l’IVG, dans 7 ce droit est restreint et il est en danger dans 4 autres. Ce droit fondamental recule dans le monde entier, même en Europe où Malte l’interdit déjà. Cela n’est pas sans lien avec la politique nataliste, grand projet des droites et des extrêmes droites.

La natalisme fait son retour médiatisé en France en 2023 lors de la réforme des retraites et, sous-jacente, la loi immigration. Tout d’abord par la voix de Jordan Bardella (RN), qui dès janvier 2023 lors d’une interview, proposa plutôt de “relancer la natalité” pour avoir plus de cotisations dans les prochaines décennies que faire une réforme. Plus frontalement, Bruno Retailleau (LR) assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigré·es ». Gabriel Attal dira d’ailleurs que la politique familiale n’est pas un « tabou » et saluait le « combat » des députés LR (sic). Un an après sa formation, le gouvernement italien de Meloni a fait de la natalité et des familles une priorité absolue, animée par la crainte de voir les populations blanches remplacées par celles issues de l’immigration. Cela comprend aussi une question identitaire comme pour ses équivalents européens. Elon Musk en décembre dernier validait cette politique rappelant son idéologie nataliste ancrée, même dans ses technologies du futur. Le corps des femmes est alors instrumentalisé. La femme n’est perçue qu’en tant que mère et à la rigueur en tant qu’épouse, jamais en tant que personne au même titre que les hommes. Il n’est donc pas question qu’elle choisisse sa maternité et encore moins les moyens contraceptifs, puisque les femmes doivent procréer, éduquer et rester à la maison. Cela ne vous rappelle rien ? Blessed be the fruit.

La science-fiction est rattrapée par la réalité ou vice-versa. Cela ne concerne pas uniquement la crise écologique mais aussi les crises socio-économiques et féministes qui en découlent et qui pour autant, sont une fois de plus les grandes oubliées des écrivains.

Le plus grand cycle électoral au monde d’ici 2048 !

Les élections européennes ne seront pas les seules élections à enjeux en 2024. Iels seront nombreu.x.ses à remettre leur mandat en jeu : Volodymyr Zelensky (Ukraine), qui souhaite toutefois reporter la date des élections en raison de la situation actuelle du pays, Vladimir Poutine (Russie), Joe Biden (Etats-Unis), Joko Widodo (Indonésie), le parti progressiste de Taïwan ou encore le mouvement de régénération nationale (Mexique). Le think tank Council on Foreign Relations basé à New York, estime que près de 4 milliards de personnes se rendront aux urnes dans près de 80 pays en 2024, en faisant de ce cycle électoral le plus important dans le monde d’ici 2048. De quoi tester la résilience des relations internationales et des dynamiques géopolitiques en place.

Erosion démocratique

Nous sommes actuellement dans une récession démocratique jamais observée de puis 1975. Selon l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale basé en Suède, « les fondements de la démocratie s’affaiblissent dans le monde entier » et près de la moitié des pays de la planète connaît une érosion de la qualité de leurs démocraties. Ainsi, entre 2016 et 2021, les pays étant passé d’un régime démocratique à un régime plus autoritaire étaient deux fois plus nombreux que les pays ayant opéré une transition démocratique. Et la tendance ne va pas en s’améliorant.

Plusieurs facteurs sont en marche en la matière : l’arrivée au pouvoir de dirigeant·e·s populaires et populistes qui cristallisent un mécontentement social souvent longtemps ignoré par leurs prédécesseur·euse·s (pour les dernier·es en date : G. Meloni en Italie, X. Milei en Argentine, G. Wilders aux Pays-Bas…), l’apparition de « supermajorités » qui peuvent changer le cours de l’utilisation de la Constitution, voire son contenu (Japon, Hongrie entre autres) ou encore l’impossibilité pour les principes démocratiques d’être défendus face à des personnalités qui n’ont plus beaucoup à faire pour arriver au pouvoir si ce n’est de prendre le contrôle de l’opinion et éliminer toute opposition pour occuper l’espace démocratique (Gabon, Niger, Tunisie par exemple).

IA, influence et intégrité électorale

« Plus une société apprend à être sceptique, plus il devient facile à quelqu’un comme Donald Trump de remettre en question des faits irréfutables ». C’est ce que déclarent les professeur·es états-unien·nes en droit Robert Chesney et Danielle Citron. Iels appellent cela le « dividende du menteur », pour résumer le risque que des menteurs puissent invoquer l’hypertrucage afin d’échapper aux responsabilités de leurs actes répréhensibles. Le scepticisme dans la société est donc souvent entretenu à des fins électoralistes et en temps de guerre, les plus grands propagateurs de fausses informations sont souvent les gouvernements eux-mêmes, qui se livrent à une course propagandiste sous prétexte d’œuvrer en faveur de la lutte contre la désinformation.

Face aux scrutins décisifs à venir, l’influence de l’IA grandit et inquiète. A l’heure actuelle, près de 800 mesures de régulation de l’IA sont passées en revue à l’échelle mondiale. L’Onu a créé son propre dispositif - le Conseil Consultatif sur l'IA – pour mettre en garde contre les risques d'inégalités et de désinformation ; la Chine a lancé son Initiative de Gouvernance de l'IA, qui promeut une utilisation éthique et respectueuse de l'IA en s'opposant à l'utilisation de l'IA pour manipuler l'opinion publique, l’Union européenne a proposé un IA Act pour avancer vers un encadrement juridique commun.

L’utilisation de l’IA comme instrument géopolitique contribue déjà à opérer un changement dans la répartition des puissances au niveau mondial, mais également à provoquer un changement d’échelle dans la désinformation des citoyen·nes. La fabrication de vérités électorales n’est pas nouvelle ; il est avéré que les plateformes de médias sociaux sont exploitées pour influencer l’opinion publique. Mais l’utilisation de l’IA et des nouvelles technologies permettent aujourd’hui de développer des techniques de conviction personnalisées (microciblage) à grande échelle et pour permettre aux campagnes lancées de gagner à tout prix. Gageons que ce ne soient malheureusement pas les idées féministes qui se dégagent des algorithmes et des programmes de l’IA. Bref, une nouvelle année à haut risque pour la défense des valeurs de la démocratie et les idées féministes. 


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À voir 

Kokomo City, D. Smith 

Dans ce documentaire bouleversant réalisé par la documentariste trans D. Smith, on suit Daniella, Dominik et Koko et Lyah qui racontent avec beaucoup d’humour et de finesse le travail du sexe, la transidentité, leur place dans la communauté afro-américaine. Loin des codes habituels du documentaire, D.Smith qui a travaillé avec de nombreux rappeurs emprunte à l’esthétique du vidéoclip une image noir et blanc très stylisée, cadre magnifique et chaleureux pour les courageux récits de ses protagonistes. 

Bottoms, Emma Seligman

Si vous souhaitez avoir un parfait exemple de ce qu'est l'absence de male gaze dans un film, Bottoms est pour vous. Écrit, dirigé, produit et casté par des femmes, ce film est une satire des films d'ado américains se déroulant dans un lycée. Il y a bien l'équipe de foot, les pompom girls, les loosers ou encore de la romcom teinté de sexe digne d'American Pie. Mais les codes sont détournés tournant au ridicule cette hiérarchie classique du système éducatif étatsunien. Le film dénonce la lesbophobie, la zone grise, la misogynie et le culte du corps d'un côté. Promeut la sororité, le changement de rapport de domination, le féminisme et la sincérité de l'autre. Avec un beau saupoudrage de gore et de combats ! Bref, un film drôle et feel good à regarder pour apaiser le blues de la nouvelle année. 

À lire 

« Assassinées », Les Jours

Depuis 2023, Pierre Bafoil partage les récits de ce qui se passe après les féminicides (nettoyer la scène de crime, le sort des orphelin·es, la vie après une tentative de meurtre, etc.) mais décrypte également ce qui permet aussi aux féminicides de subsister. Si vous avez aimé Sambre, vous apprécierez les 23 épisodes de cette série, qui met au jour des meurtres encore bien souvent tus.

Femme, Vie, Liberte, Marjane Satrapi

« La démocratie dépend des droits de la femme. Une révolution, avant tout, est toujours culturelle. D’abord il faut que la culture d’une société change pour qu’une société change ». Ce sont les mots de Marjane Satrapi. Cet ouvrage collectif placé sous sa direction salue au combat des femmes Iraniennes et du peuple iranien. Un livre dynamique, instructif, porté par de magnifiques illustrations. #ZanZendegiAzzadi

À écouter

Popol Talks avec Pauline Ferrari 

Pour le dernier épisode de Popol Talks, Léa Chamboncel a eu l’immense plaisir de recevoir Pauline Ferrari. Pauline est journaliste indépendante, elle s'intéresse plus particulièrement aux questions liées au genre et aux cultures web et elle vient de publier un essai intitulé "Formés à la haine des femmes" (JC Lattès). Cet ouvrage est une enquête sur les masculinistes en ligne. Elles ont parlé ensemble d'Internet, de masculinisme en ligne, de cyberféminisme, d'extrême-droite, etc.



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