Entre deux flous
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Le soir du 30 juin 2024 restera gravé dans nos mémoires. Malgré une participation record (+ de 67%) et une mobilisation exceptionnelle, le Rassemblement national a réussi à se hisser en tête du scrutin.
Très concrètement, le RN a recueilli 10,7 millions, contre 9,7 millions pour le Nouveau Front populaire, et 7 millions pour Ensemble.
Encore un séisme politique qui intervient quelques semaines après les résultats des élections européennes. Encore une élection où l’extrême droite est “aux portes du pouvoir”. Encore une élection où notre seul rempart semble être le Front républicain.
Pourtant, élection après élection, ce front républicain s'émiette. Depuis les résultats du premier tour, certain·es responsables politiques des partis se revendiquant républicains semblent avoir du mal à inviter clairement leurs électeurices à voter pour la seule coalition en capacité de battre le RN. D’autres, à l’instar d’Edouard Philippe, jouent le jeu en disant à leurs candidats de se retirer, mais de ne surtout pas voter pour LFI (comprend qui peut…).
C’est là que l’on voit que le “ni-ni” macronien était une vaste fumisterie, s’il vous fallait encore une preuve pour le comprendre… Alors oui, il faut saluer le “courage” de celleux de la majorité présidentielle qui ont pris leur responsabilité et qui tiennent à bout de bras le peu d’honneur restant de cette formation politique en affirmant clairement qu’il faut voter Nouveau front populaire contre le RN. Mais les autres ? N’ont-ils / elles pas honte ? Celleux qui prétendent être le meilleur rempart contre l’extrême droite sont finalement celleux qui ont flingué le Front républicain, en prétendant que le parti de Jean-Luc Mélenchon ne serait pas “républicain” alors qu’il a été le premier à dire que les candidat·es du NFP arrivé·es en troisième position devaient se retirer pour faire perdre le RN - et fait - à en appeler à un véritable Front républicain.
Et dans tout ce marasme, il reste une lueur d’espoir : le peuple de gauche. Heureusement que l’on peut compter sur le peuple - de gauche - pour faire barrage. Car c’est bien à lui que l’on demande de faire des concessions, de “voter utile”, de faire son “devoir citoyen”. C’est ainsi que le front républicain a progressivement laissé place à un véritable front porté par le peuple de gauche, un front populaire, au sens propre du terme. C’est aussi ce peuple de gauche qui, dès l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, s’est mobilisé pour demander aux partis de gauche de s’unir. Des rassemblements aux quatre coins de la France ont permis de faire pression sur les partis, qui avaient pourtant acté de leur divorce il y a quelques mois, pour que l’union soit la plus rapide possible. C’est ce même peuple de gauche qui, le cœur lourd, a affirmé “qu’on s’engueulera plus tard”.
Et si le RN ne remporte pas suffisamment de sièges à l’Assemblée nationale pour avoir une majorité (absolue ou relative), ce sera ce même peuple de gauche qu’il faudra remercier !
“Gueule de bois”… “Cauchemar”… “No Pasaran”… “La jeunesse emmerde le Front National”… “12 millions de fascistes”… depuis 2002, notre vie politique ressemble un peu à celle de Bill Murray dans Le jour le plus long, un éternel recommencement, rendu encore plus déprimant par la caisse de résonance que représentent les réseaux sociaux. Ce dimanche donc, comme tant d’autres depuis des années, le décor était planté et chacun dans son rôle. Nous nous sommes retrouvé·es, entre ami·es (c’est-à-dire ; le plus souvent, entre gens de gauche), pour contempler, dépité·es et angoissé·es, la mine réjouie de Marine Le Pen, le sourire un peu plus grand à chaque dimanche soir. Combien de fois allons-nous rejouer la même scène ? La même indignation ? Le même ras-le-bol ? Les mêmes meetings déconnectés de tout ?
Nombre d’entre nous pourrons peut-être survivre à cette impuissance, à ce sentiment d’être des gigantesques loosers mais pour d’autres la menace est vitale. Pour les personnes racisées et les personnes LGBTQIA+, pour les étrangèr·es, pour le vivant, pour les enfants qui ne votent pas et à qui on impose donc années après années le désastre écologique, économique et social.
Combien de temps encore avant que nous prenions conscience qu’il nous faut drastiquement changer ? Que nos manifestations, nos éditoriaux, nos luttes, nos engagements ne suffisent, de toute évidence, plus à endiguer une force raciste et réactionnaire en marche ?
En sciences politiques, la notion d’efficacité politique renvoie à la confiance que les citoyen·nes confèrent à leur capacité à influer sur les mesures gouvernementales et les affaires publiques. Et le plus souvent, cette confiance est corrélée au degré d’engagement des citoyen·ness dans la société et la vie publique. En France, pour l’instant, nous avons encore la possibilité de manifester (au risque de se faire violenter par les forces de l’ordre), de produire des contenus médiatiques de qualité, de faire grève. Or, même cela ne fonctionne plus…
Que faire alors si nos stratégies collectives dysfonctionnent ? Le féminisme politique peut-il offrir un début de réponse ?
Pour commencer à réfléchir à tout cela, remontons le fil de l’histoire du militantisme féministe où l’on a vu plusieurs fois que l’action directe, non violente, était un outil efficace. Longtemps associée à l’anarchisme et au terrorisme (le militant ou la militante ne serait rien d’autre qu’un poseur de bombe), l’action directe non violente est en réalité une arme politique redoutable, qui consiste à revendiquer un droit et à le défendre sans passer par un intermédiaire institutionnel, pour obliger celles et ceux qui nous dirigent à reconnaître notre désir de justice et donc à modifier les lois. Pour Voltairine de Cleyre, féministe anarchiste de la fin du XIX et début du XXème siècle, “On n’envisage jamais aucune action politique, tant que les esprits assoupis, n’ont pas été réveillés par des actes de protestations directes contre des conditions existantes”. Les exemples, plus ou moins anciens, sont nombreux : les suffragettes, Leymah Gbowee et les femmes libériennes, Carola Rackete qui force l’entrée de son navire dans le port de Lampedusa, Martin Luther King…
Il ne s’agit pas, bien sûr, de dénier la nécessité qu’il y a aussi à chroniquer ce qui nous arrive, et nous avons, plus que jamais besoin de porte-plumes, d’apporter des éléments de réflexions, de dire notre colère et nos désaccords ne serait-ce que pour supporter tout cela ensemble.
Mais nous ne pouvons faire l’économie d’une vraie remise en question. De penser en termes de stratégie, de mode d’action et non plus seulement en termes d’idéologie et en se drapant seulement dans la conviction que nous avons raison. Comment revoir nos manières d’agir ? Où agir ? Avec qui ? Comment ? Pourquoi y arrivent-ils et pas nous ? Autant de questions que nous allons devoir nous poser…
Avant le second tour des législatives, on a un peu lu la presse internationale pour savoir ce qu’elle dit de la situation politique française. Un indice : on parle de la fin de la peur de l’extrême droite et il s'agit bien de l'élection la plus importante en Europe depuis des décennies.
Pour faire résonner les choses, on commence avec la presse suédoise (salut les punks ! – poke au dernier Popol Post). Pour le quotidien “Afdonbladet”, indépendant et d’orientation sociale-démocrate, également le plus lu du pays, “ce résultat montre que la peur de l’extrême droite ne fonctionne plus”. Et le quotidien conservateur “Svenska Dagbladet” de rappeler que “le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen peut devenir le premier parti nationaliste de droite au pouvoir depuis l'occupation nazie” en France. Le décor est posé.
Le quotidien pro-gouvernemental hongrois “Magyar Hírlap” titre aussi sur le fait que “Marine Le Pen accuse Macron de coup d'État administratif” car selon elle, “il prévoit d'empêcher le RN de gouverner même si le peuple donne une majorité au RN”. Le RN n’a jamais recueilli autant de voix. Pourtant, le journal remarque qu’Emmanuel Macron “interprète les résultats de l'élection comme le fait que le peuple a dit NON à Le Pen et NON au "macronisme", ce qui justifie l’alliance avec le Nouveau Front populaire, dont il a dit pendant la campagne qu'il détruirait le pays tout autant que le RN” (alliance à relativiser si l’on en croit les désistements).
Comme Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a assuré que la Russie suivait de près les résultats des élections législatives, nous sommes allées faire un tour du côté de la presse russe. Pour le journal Kommersant, référence sur le marché de la presse russe de qualité, les jours de la France s’assombrissent : “d'une manière générale, la France sera confrontée à un scénario difficile”. Si le RN l'emporte, ce qui est possible, il y aura un gouvernement composé d'alliés et du RN. S'il n'y a pas de majorité absolue, le RN renoncera probablement au poste de premier ministre et à la participation au gouvernement, et le pays sera alors ingouvernable. L’éditorialiste Maxim Yusin l’affirme d’ailleurs dans les pages du journal “pour se rendre compte que l'extrême droite est sortie de son ghetto électoral, il suffit de regarder les résultats des votes à travers le pays. La quasi-totalité du territoire français est aux couleurs de l'Union nationale, à l'exception de Paris, de sa banlieue et de quelques grandes villes où vivent de nombreux immigrés et leurs descendants, qui se méfient à juste titre de l'extrême droite”.
Certes, les résultats des élections européennes en France ne changent pas beaucoup la répartition de l’hémicycle européen. Mais en réalité, il s’agit d’une élection d’une ampleur inégalée car son issue va rebattre les cartes de la présence française sur la scène internationale. Selon Politico, l'extrême droite a de bonnes chances de former un gouvernement dans un pays doté de l'arme nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, qui joue un rôle majeur dans la sécurité mondiale, de l'Atlantique Nord au Pacifique. Cette même extrême droite est également sceptique quant à l'engagement de la France au sein de l'UE et de l'OTAN.
Rappelons que pour le RN, historiquement, il s’agit de "quitter le commandement intégré de l'OTAN", au nom de “l'indépendance” de la France. Mais ce programme “ne tient pas compte de la guerre”, selon Jordan Bardella.
Sur le plan financier, les opérateurs des marchés financiers mondiaux craignent que ces tensions politiques n'ébranlent la septième économie mondiale et ne provoquent un nouvel accès d'instabilité au cœur de la zone euro.
On vous en dit plus dimanche soir. Rendez-vous à la contre soirée électorale du 2è tour au Point Ephémère !
Pendant longtemps, l’écologie politique, essentiellement portée par les partis ayant amené à la création d’EELV/Les Verts, a été précurseure sur les sujets environnementaux, voire même progressiste sur le changement du modèle économique libéral dominant en parlant de décroissance. En 2019, d’importantes manifestations étudiantes inspirées par Greta Thunberg, appelées Marches Climat, battaient leur plein dans le monde entier et alimentaient l’électorat des partis qui promettaient une action climatique forte, les promesses de réduction de la pollution s’enchaînaient ; la crise climatique figurait en bonne place dans l’agenda politique des dirigeant·es. Résultat : le Groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE), groupe politique du Parlement européen, devenait la 4ème force, avec le meilleur score de son histoire soit 75 député⸱es. Pour la délégation française issue de EELV, c’était 13,4% et 13 sièges.
Lors de l’année 2020 post covid, la dynamique est toujours là et les écologistes obtiennent 8 mairies de grandes villes, dont Lyon, Bordeaux, Strasbourg ou encore Poitiers ainsi que des centaines de conseillèr⸱es municipaux, du jamais vu. En 2022, ce sont 23 député⸱es qui sont envoyé⸱es l’Assemblée Nationale alors qu’il n’y en avait plus aucun depuis 2017. Mais cinq ans plus tard, c’est la dégringolade. Le 9 juin 2024, Greens/Ale n’obtient que 54 sièges dont 5 seulement pour les Verts français·es, les extrêmes droites arrivent en tête en France.
Que s’est-il passé ? Alors que la crise climatique n’a jamais été aussi visible, où est passée l’écologie dans le débat politique ? Pourquoi il n’y a pas eu de transformation des précédents bons résultats pour en faire un sujet pivot de la société ?
Chez les commentateurices politiques, l’essentiel des critiques sur la montée de l’extrême droite se concentre sur Macron, à juste titre, et sur LFI. Les Écologistes sont étonnamment épargné·es. Pourtant, les récents résultats démontrent aussi la faillite de l’écologie politique et il n’y a aucune raison de ne pas les blâmer.
En effet, le virage prit par les Écologistes depuis 2020 n’est pas en phase avec le contexte sociétal. Alors qu’il aurait fallu que l’écologie s’impose comme le bien commun d’un projet démocratique progressiste, les Écologistes coincé·es dans leur popol interne et leur rebranding, ont laissé glisser le débat se faire entre la conscience écologique bourgeoise d’un côté et le déni écologique de l’autre. De ce point de vue, le parti macroniste a une responsabilité majeure. Il a glissé dans le déni tout en ne cessant de tambouriner que l’écologie était très importante. Doctrine reprise dans tous les partis qui a dissous l’écologie politique dans tout, pour le meilleur et surtout le pire (kikou Hugo Clément avec Jordan Bardella). Et les Écologistes ont laissé faire.
Il est bien loin le slogan commun avec les Gilets Jaunes, “Fin du monde, fin du mois” qui se hurlait dans la rue. Les Ecologistes ont laissé tomber une réserve de voix qui est passée au Front National en stigmatisation des modes de vie ruraux comme “antiécologiques”, et donc la mobilisation des Gilets jaunes. Bien qu’initialement critiqués pour leur opposition à la taxe carbone, les Gilets jaunes exprimaient un sentiment d’injustice plus large envers une fiscalité écologique perçue comme inéquitable. Iels partageaient des attitudes favorables à la protection de l’environnement, tout en se méfiant des discours moralisateurs de l’écologie dominante et ses injonctions. Alors que les Gilets jaunes appartenant aux classes populaires relient par ailleurs leur style de vie sobre “subit” comme écologique et peuvent s’aligner à des pratiques de consommation engagée. Sobriété subie que l’on retrouve dans les banlieues et les populations les plus défavorisées, elles aussi laissé⸱es de côté.
Jean-Baptiste Comby décrit cela parfaitement dans son nouvel ouvrage, “Écolos, mais pas trop…”. Les Écologistes ont fait le choix d’un courant politico-existentiel qui fait reposer la lutte pour la préservation de la planète sur une série de mythes et de pratiques dépolitisantes mais fondamentalement politiques dans la mesure où elles conduisent à la préservation du capitalisme et des intérêts de sa classe dominante. Cette généralisation de sa propre responsabilité au sein d’une culpabilisation de masse est un classique de la pensée bourgeoise.
Faire le choix de Marie Toussaint en tête de liste pour les européennes est symptomatique de ce mouvement politique. Tout comme aller chercher, une “influenceuse, entrepreneuse et militante” qui a commencé sa carrière professionnelle sous les ors de la République et qui n'était encore pas longtemps sur la liste d’Agnès Buzyn lors de municipales de 2020. Celle-ci est une adepte du petit geste culpabilisant de chacun et de la méritocratie variable. La campagne européenne des Écologistes autour de la “Douceur”, du “booty-positivity”, ou des flashmobs fut non seulement ringarde et déconnectée, mais aussi la marque de l’écologie bourgeoise. C’est aussi ce que représente Marine Tondelier, qui malgré ses dernières bonnes sorties médiatiques, fait oublier qu’elle est dans les instances dirigeantes de son parti depuis de nombreuses années et est aussi fautive des choix actuels. Les injonctions par la douceur du petit geste “un jour par semaine, ne manger ni viande ni poisson”, “acheter des fruits et légumes de saison”, “se chauffer à 19 degrés”, “planter des fleurs pour les abeilles”, “donner du temps à une association pour la nature”, “remplacer gobelets et bouteilles en plastique par une gourde”, “acheter moins de vêtements”… a été la goutte d’eau de trop dans le vase bien trop plein des plus fragiles qui font déjà tout cela.
Comme le rappelle justement Nicolas Framont pour Frustration Magazine, “la pratique du petit geste donne donc le beau rôle aux gens aisés, puisque c’est eux qui ont le plus de marge de manœuvre financière pour les mener : plus de temps (les horaires décalées, le travail de nuit étant largement réservé aux ouvriers et aux employés), plus d’argent.” Mais surtout, elle a l’immense mérite de jeter un voile pudique sur les autres leviers dont nous disposons pour réduire l’empreinte carbone du pays, ceux qui dépendent de l’Etat et des entreprises, pas des individus, et qui constituent au moins ¾ de l’effort à mener pour tenir les objectifs de baisse.
Contrairement à beaucoup, les Écologistes ne sont pas allé les chercher à convaincre les électeurices déçues du macronisme, ou les jeunes abstentionnistes qui ne se retrouvent dans aucune représentation politique, et encore moins les classes moyennes et modestes qui vivent dans la sobriété subie et qu’il aurait fallu revaloriser dans leur engagement du quotidien plutôt que de déclasser en les poussant vers le Front National.
Les résultats électoraux actuels montrent que l’écologie bourgeoise est une catastrophe. L’inertie des politiques écologiques est dès lors appréhendée à la fois comme le produit de structures sociales de domination et comme le vecteur de leur reproduction. Les groupes et acteurices sociaux qui occupent au sein de ces structures des positions dominantes sont parvenus non pas à rejeter les injonctions environnementales, mais à les rendre compatibles avec la préservation de leurs positions dominantes. Dessiner les contours d’une question environnementale qui s’impose sans modifier en profondeur l’état des rapports sociaux. Or, l’écologie politique a non seulement toute sa place dans le paysage, mais est une nécessité de survie planétaire et démocratique. Nos élites politiques vont devoir recentrer le débat pour une écologie qui ne soit pas stigmatisante en demandant d’abord des efforts à celles et ceux qui en ont le plus à faire et arrêter de partir du postulat que les gent⸱es “ne savent pas”. L’écologie sans remise en question profonde du système capitaliste, patriarcal et de la domination n’est pas compatible avec la société discriminante française. Malcom Ferdinand, écologiste convaincu et auteur de “Une écologie décoloniale” prenait la parole récemment lors d’une soirée des Écologistes et de Reporterre en juin dernier : “Combien de fois vais-je venir dans un meeting me retrouver l’un des seuls noirs de la salle ou alors avec quelqus-unes qui font la musique ou qui vous servent des bières ? […] Comment faire pour que la pratique écologiste ne ressemble pas à un meeting de l’extrême droite ?”.
Cela raisonne, non ?
Le 30 juin, il y aura celleux qui se pinceront le nez pour faire barrage à l’extrême droite en votant Ensemble ou le Nouveau Front Populaire, surtout à cause de LFI qui a été si diabolisée. Mais il aura aussi celleux qui voteront à reculons pour Les Ecologistes, en croisant les doigts pour qu’iels ne gâchent pas à nouveau une chance de remplacer l’écologie bourgeoise et de mettre au cœur de la politique française l’écologie populaire, sociale, anti-raciste et réellement féministe*.
*une plainte contre Julien Bayou est actuellement en cours d’examen
Il y a eu plus de 300 triangulaires au premier tour des législatives anticipées. Une triangulaire c’est quand 3 candidat·es accèdent au second tour. Pour rappel, lors des élections législatives, sont qualifié·es pour le second tour les candidat·es qui obtiennent un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurices inscrit·es.
Ce chiffre de 307 est exceptionnel, à titre de comparaison il n’y avait eu que 8 triangulaires en 2022 et une seule en 2017. Cela s’explique, notamment, par le très haut taux de participation (+ de 67%). Au second tour, seul·es les candidat·es arrivées en tête seront élu·es.
Afin d’amoindrir les chances pour les député·es RN d’être élu·es, certain·es candidat·es arrivé·es en 3è position ont annoncé ne pas se présenter au second tour. C’est la consigne assez claire qui a été donnée par Jean Luc Mélenchon le soir du premier tour.
À ce stade, selon un décompte du “Monde”, il ne reste plus que 89 triangulaires.
NB : certain·es candidat·es peuvent encore se désister après, voire jusqu'au dernier moment en ne fournissant pas de bulletins de vote.
À écouter
Front National, 1972. Naissance d’un parti d’extrême droite, de Thomas Beau, France Culture
Cet épisode revient sur la fondation du parti d’extrême droite du FN –maintenant RN. La dédiabolisation du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella se construit aussi sur l’oubli général des origines du parti comme en témoigne ces dernières semaines. Ici, il s’agit de rafraîchir les mémoires. En 1972, le parti rassemble un ancien SS, un ancien de l’OAS et d’anciens poujadistes. Comment ce parti a-t-il pu voir le jour ? Comment Jean-Marie Le Pen a-t-il pris les rênes de ce parti ? Comment en sommes-nous arrivés là aujourd’hui ?
À voir
La jeunesse n’emmerde plus le RN, de Julie Benzoni, ARTE Reportage, 2024
Plus de 10 millions des moins de 20 ans à vivre dans des zones rurales voteraient Rassemblement National. Comment le RN a-t-il pu devenir le parti d’une jeunesse qui vomit les politiques ? Comment le RN s’est-il mué en parti fédérateur de la jeunesse ? Cette enquête, antérieure aux élections européennes, dissèque la manière dont l’extrême droite est parvenue à « récupérer » cet électorat à grand renfort de communication, en donnant ici la parole aux habitants de la région de Saint-Etienne. Si Jordan Bardella, roi de selfies, possède une notoriété qui relève plus d’un mannequin ou d’une star que d’un politique, d’où vient l’engouement ? Ici, il s’agit de comprendre la fracture douloureuse entre la ruralité et la ville en politique. A voir !
Jordan Bardella, le grand remplaçant ? de Tristan Waleckx, “Complément d’enquête”, France 2
De jeune espoir de l’extrême droite, Jordan Bardella est devenu potentiel prochain premier ministre de la France. Cette enquête revient sur le parti du RN lui-même, sur ses origines et ses acteurs, avant de s’attarder sur la figure de Bardella. Comment un jeune homme sans expériences a pu arriver à la tête d’un parti ? Cette enquête nous dresse un portrait inquiétant de la nouvelle marionnette de l’extrême droite, en commençant par ses liens avec des groupes néo-nazis ou fascistes. Dans une situation de dédiabolisation des figures de l’extrême droite, il est urgent de voir ce reportage !
Popol x ASMR Politics en live avec Philippe Poutou et Swann Périssé 🤫
Pour vous réchauffer le cœur, on s’est dit qu’il était temps de partager avec vous la rediffusion de notre événement organisé au Point Ephémère le 26 mai 2024 avec Philippe Poutou et Swann Périssé. À regarder avant d’aller voter !
À lire
Dix questions sur l’antifascisme, de La Horde, Libertalia
“Il y a vingt ans, quand un dirigeant du FN se retrouvait sur un plateau télé, sa présence sentait le soufre et constituait un événement commenté le lendemain ; aujourd’hui, ce n’est qu’un invité parmi d’autres, et la « petite phrase » qui fera scandale ne sort pas forcément de sa bouche”. Cet essai, écrit par un collectif antifasciste, revient sur la montée de l’extrême droite et du fascisme en France, mais aussi dans le monde. Sous forme de questionnaire, ce texte permet de comprendre les enjeux de la situation politique actuelle, mais propose aussi l’action comme solution. À lire absolument !
À faire
Contre soirée électorale - législatives 2024 - dimanche 7 juillet au Point Éphémère
Suite au succès de la première édition qui s’est tenue le 9 juin, Un livre, une tasse de thé & Popol Media s’associent pour vous proposer de participer à une nouvelle contre soirée électorale le 7 juillet à partir de 18h au Point Éphémère !
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